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Critiques

In your face Steve Baker & Abi Wallenstein - In your face

J’étais impatient de découvrir l’harmonica live du talentueux Steve Baker dans une formule où l’instrument est bien mis en valeur puisqu’il s’agit là aussi d’un duo. Abi Wallenstein amène une solide assise rythmique, mais sa voix au timbre particulier, reste un peu forcée et manque de variations du début à la fin de l’album. Steve Baker, lui, balance des chorus extrêmement bien construits dans un style très aérien, propre, précis et énergique. Il joue majoritairement amplifié, on peut l’entendre en son clair sur quelques titres dans des chorus toujours très mélodieux. Malheureusement, la production (et la prise de son) aurait pu être largement plus soignée. On peut comprendre qu’un disque live doive sonner "Live" mais de là à sonner comme un disque pirate ! L'écoute de ce live reste très frustrante.. J’aurais voulu y trouver la profondeur de son qu’il manque sur les albums studio. Au final, l'album est musicalement intéressant, mais difficilement écoutable en raison de sa piètre qualité d'enregistrement. - DC

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Cadi Jo Cadi Jo Blues Band - Blues au Comptoir

La pochette du disque plante le décor : ici on fait du blues. On attaque par un instrumental version "gros son" hommage a Big Walter, puis des compositions penchant vers le swing, le shuffle ou les rythmes un peu plus funky : CadiJo propose un jeu traditionnel et inspiré et prend soin de varier les sonorités et les couleurs. La partie chant en francais ne montre pas, hélas, le même niveau d'aisance : le phrasé est encore parfois hésitant et manque de naturel. CadiJo s'avère plus convaincant en anglais sur les reprises de Slim Harpo ou Sonny Boy Williamson. Cet album constitue donc un bon disque de blues "classique"made in France, fidèle a une tradition sans trop s'y enfermer. CadiJo , comme les autres musiciens du groupe y fait preuve de qualités d'instrumentiste certaines : un chant plus convaincant serait la cerise sur le gâteau. Rendez-vous au prochain disque. - XLC

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Choo Choo Charlie Choo Choo Charlie - Harpin' my life away

"Choo Choo" Charlie Williams est un harmoniciste blues du Maryland. "Harpin' my life away" est son premier album mais on peut se rendre compte en l'écoutant qu'il a passé du temps à jouer dans les bars. Bien que la plupart des morceaux de cet album soient nouveaux, on retombe assez facilement dans des styles de morceaux typiques de l'harmonica, tels que des Boogie Woogie, Cajun/Zydeco, ou Chicago Blues. Le groupe de Charlie est efficace et son jeu à l'harmoncia est bon, même s'il manque un peu d'originalité. Là encore, ce n'est sans doute pas le but de l'album : "Harpin' my life away" n'est pas une révolution musicale, c'est simplement un agréable enregistrement qui plaira à ceux qui aiment assister à des boeufs dans les blues clubs sans necessairement être des spécialistes. - BF


More Gravy Collard Greens & Gravy - More Gravy

J'avais tellement apprécié le premier album éponyme des Collard Greens and Gravy qui nous révolutionnaient le blues moderne du fin fond de l'Australie qu'il était difficile d'imaginer que j'aimerais autant leur second opus. Et il est vrai que malgré ses qualités évidentes, une pêche d'enfer, un son aussi sombre et rauque que jamais et des musiciens jouant avec goût, cet album m'a moins plu que le précédent. Non pas, encore une fois, que ce soit un mauvais album ! Mais il respire moins et, sans doute, est moins intelligemment structuré : les huit ou neuf premiers morceaux, rapides, rauques et amplifiés, ne laissent pas une seconde pour souffler. Il faut attendre le "Gonna wait 'til a change come" en neuvième position pour entendre un harmo acoustique puis le "Do my thang" qui suit pour se détendre avec un morceau lent (solo à l'harmonica dans la tradition des SBW2 et autres Sugar Blue de la grande époque.) L'esprit de la fin de l'album est assez différent et permet enfin de se relaxer un peu. Le "Goin' home" final est vraiment superbe et prouve que les (petits) défauts de cet album sont plus dans sa structure que dans le talent et l'inspiration du groupe, qui restent intacts.-BF

 

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Frogwings Frogwings - Croakin' at toads

Cet album est étrange de bien des façons. "Frogwings" est un projet à part pour de nombreux musiciens de l'Allman Brothers Band et pour l'harmoniciste John Popper. A en juger par l'échec relatif de son album solo "Zygote", j'appréhendais cette sortie, tout en restant curieux néanmoins. Au bout du compte, je l'aime beaucoup. C'est du Jam Rock de bon niveau, un enregistrement de huit morceaux live, ce qui fait en moyenne sept minutes chacun ! L'ambiance est plutot "Santanaesque" avec un coup de projecteur sur Derek Trucks et Jimmy Herring aux guitares. Popper chante plutôt bien et joue de l'harmonica autant comme un accompagnement de la guitare que comme un instrument solo. Son jeu ici est acceptable et pas réellement innovant vu son passé musical, mais c'est du bon. L'harmonica ne ressort pas énormément dans le mix, donc n'achetez pas cet album juste pour la partie harmonica. Achetez-le si vous aimez Santana, les Allman Brothers et le Jam Rock en général. - BF

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Claude Garden.jpg (2199 octets) Claude Garden - Garden Club

Tandis que la plupart des grand harmonicistes chromatiques se sont spécialisés dans un style de musique particulier, Claude Garden a un pied fermement posé dans jazz et un dans le classique. Avec "Garden Club", Claude fait de formidables prouesses techniques qui vont faire tourner la tête des plus brillants harmonicistes (écoutez donc les phrases sur "I Feel Good" et "Summertime"). Alors qu'il fait quelques clins d'oeil de style à Toots, Claude étend la palette du jazz joué sur le chromatique et les riches sonorités qui émanent de son CX-12. Un ensemble de standards interprétés de manière originale et réussie, "Garden Club" est un ajout fortement recommandé pour la collection de disques de chacun ! - PF


David Herzhaft David Herzhaft - Des mots d'harmo

Le jeu de mots que forme le titre de ce disque est malheureusement une trop bonne description du contenu du disque : démo d'harmo. Ce disque sonne comme une démo très technique dont on aurait oublié la dimension musicale. David Herzhaft est un joueur qui maîtrise bien la technique de l'harmonica diationique (bien qu'il tente par moment d'en faire trop, ce qui fait ressortir les limites de sa technique). La volonté affichée de surfer entre les styles musicaux sur lesquels l'harmonica est rarement présent est certes louable, mais au bout du compte ne fonctionne pas réellement par manque de souci d'intégrer réellement la sonorité de l'harmonica à ces styles comme ont pu le faire avec plus de succès JJ Milteau, Mick Kinsella ou Carlos del Junco. Au final, cet album est décevant par son manque de musicalité et le sentiment que le jeu technique de David Herzhaft, mieux maîtrisé et canalisé vers la musique pourrait produire des choses intéressantes... - BF

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G Love G. Love and Special Sauce - Electric Mile

  Electric Mile est le cinquième album de G Love and Special Sauce et, sans que l'harmonica ne soit une partie essentielle de leur mélange groovy de hip hop, de ragga et d'influences blues ou country, tous ces albums avaient au moins quelques morceaux ornés de solos ou de rythmiques à l'harmonica. Electric Mile ne fait pas exception. Le style caractéristique de jeu de G Love (souvent en première position, il n'est pas sans rappeler la nonchalance d'un Jimmy Reed ou d'un Lazy Lester) figure sur plusieurs dont le premier morceau au groove infectieux "Unified". L'harmo n'est toutefois que la cerise sur le gâteau d'un album groovy sur lequel les Special Sauce étendent la palette sonore qui est leur marque de fabrique.- DC

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Christian Marsh.jpg (2605 octets)

Christian Marsh - The Sketch

Sur ce disque, son deuxième album solo, Christian Marsh nous montre une nouvelle fois qu’il n’est pas seulement le premier harmoniciste professionel (studio ou live) d’Australie, mais aussi que ses talents se mesurent à l’echelle mondiale. "The Sketch" reflète sa principale orientation en tant que joueur de chromatique jazz aux goûts variés, sans oublier ses propres racines en tant que joueur de diatonique blues/rock et son incursion dans le monde.
Christian aurait pu suivre la voie de l’assurance et choisir des standards de jazz typiques pour son album. Au lieu de cela, son désir d’exprimer ses véritables penchants musicaux l’a incité à puiser dans les répertoires de divers artistes-compositeurs tels que Tom Scott ('Tom Cat', 'Shadows'), D.C. Santana ('Holiday'), Peter Gabriel ('Digging In The Dirt'), Sting ('Be Still My Beating Heart') et l’accordéoniste argentin Astor Piazzola ('Tanti Annie Prima'). La combinaison des titres et le style reposé, mélodique et funky de Christian ont mené les critiques de musique locaux à décrire "The Sketch" comme "du jazz fluide et sophistiqué, devenu musique contemporaine adulte". Parmi les talentueux musiciens l’accompagnant se trouve le batteur mondialement renommé Chad Wackerman, dont les talents phénoménaux sont à l’origine des grooves rock et latin qui infiltrent l’album. Né et éduqué en Australie, Christian n’a pas beaucoup rencontré d’autres harmonicistes, ce qui l’a forcé à trouver sa propre voix sur l’instrument. Bien que familier des enregistrements de Magic Dick, Paul Butterfield et Charlie McCoy dans ses premiers jours, ses plus grandes influences sont les musiciens professionels avec qui il a travaillé pendant de nombreuses années, et ses études de jazz au Conservatoire de Musique de Sydney. De ce fait, vous pouvez entendre sur cet album le timbre unique de Christian, tout aussi unique que son approche de la musique, évitant les motifs "clichés" de l’harmonica jazz et s’exprimant plus comme un cuivre que comme un harmonica. Ce gars n’est définitivement pas un aspirant de Toots ! - PF

 

Harry Pitch.jpg (2715 octets) Harry Pitch - Bossa meets Ballads

Ayant écouté les albums et les enregistrements live que Harry m’avait envoyé au fur et à mesure des années, je considérais comme acquis le fait que "Bossa meets Ballads" serait un très bon ajout à ma collection. En écoutant le disque, je me suis vite rendu compte que ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Enregistré chez un ami, avec un simple enregistreur de mini-disc, et accompagné par un unique pianiste, Harry nous fait la démonstration de ses talents musicaux, affinés et perfectionnés tout au long de ses 50 ans de pratique en tant que l’un des plus grands joueurs d’harmonica (et de trompette) jazz en Angleterre, au niveau professionnel. Le jeu de Harry est du genre qui vous pousse en avant. On ne remarque même pas l’aisance avec laquelle il use de sa formidable technique, tant on est trop occupé à profiter de sa musique. Ce qui rend plus impressionnant cet enregistrement, c’est que la majeure partie des morceaux ont été enregistrés en une seule prise, et que Harry et John (le pianiste) ne s’étaient pas rencontrés avant la séance. Juste une discussion quant à la façon de commencer et de finir chaque piste, et les voilà lancés. John est le type d’accompagnateur dont on ose à peine rêver : il anticipe chacun des mouvements musicaux de Harry..

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Antonio Serrano.jpg (2196 octets) Antonio Serrano -

Parmi les nombreuses leçons qu'Antonio Serrano a apprises en tant que protégé de Larry Adler, il semblerait que celle qu'il a eu le plus à coeur de retenir soit l'insistance de Larry sur le fait qu'un joueur doit trouver sa propre voix. Enregistré en public au "Café Central" de Madrid, cet album est un excellent début pour Antonio sur lequel lui et le très compétent Joshua Edelman Trio traversent les contrées swing, blues, bolero et bebop. J'aime vraiment son interprétation de "Cuando Vuelva A Tu Lado". Antonio confirme sa place au panthéon des harmonicistes chromatiques de jazz de classe mondiale, lui qui a aussi fait quelques apparitions sur les albums de bon nombre des meilleurs bluesmen espagnols. J'attends avec impatience ses prochains enregistrement ! - PF

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Day Break.jpg (2340 octets) Nobuo Tokunaga - Day Break

Le Japon a produit bon nombre d’harmonicistes réputés mondialement dans tous les styles de musique, et le jazz en fait bel et bien partie. L’un des premiers talents de l’harmonica chromatique jazz dans ce pays est Nobuo Tokunaga, qui vient de sortir son troisième album solo "Day Break". Ayant appris la plupart de la musique pendant ses débuts en tant que saxophoniste, Tokunaga-san apparait régulièrement au Japon comme un soliste accompagné aussi bien par de petites formations jazzy que par de grands orchestres jazz. Il a par ailleurs déja partagé la scène avec des artistes tels que Pete Pedersen.
Sur cet album, Tokunaga-san (avec accompagnement basse, piano et batterie) nous interprète neuf standards (Sunrise, Sunset / My Cherie Amour/ Gentle Rain / Summer Knows / Softly As In A Morning Sunrise / Bluesette / What A Wonderful World / Fly Me To The Moon / The Days Of Wine And Roses) et quelques compositions japonaises modernes. Il résiste à la tentation d’aller trop loin dans la direction du jazz "free" et ses lignes d’improvisation restent simples, mélodiques, nous laissant même un peu sur notre faim. - PF

 

Mitch Weiss.jpg (3660 octets) Mitch Weiss - Stompin' by myself

Mitch Weiss est un de ces rares harmonicistes qui a décidé de ne pas choisir entre diatonique et chromatique et plutôt d'avoir le meilleur des deux mondes. Pendant un temps il jouait sur des Koch ou des Slide Harps, mais depuis peu il utilise les CX-10 conçus par Brendan Power. "Stompin' by Myself" est un album auto-produit qui présente un blues jazzy utilisant la chromaticity du CX-10 sans pour autant perdre le son pêchu du diatonique amplifié. C'est intéressant et différent, et le seul défaut est le "groupe" qui l'accompagne, qui n'est pas du niveau du jeu d'harmonica de Mitch. Cela dit, c'est un truc intéressant à piocher si vous voulez entendre ce dont est capable un chromatique dix trous altérable accordé Richter !- BF

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El Fish - A12

Il n'est jamais facile de critiquer une musique de film sans avoir vu le film. La difficulté en l'occurence est d'autant plus grande que A12 est un film qui a été diffusé en Belgique seulement, avec El Fish jouant la musique en live pendant la diffusion du film. Le début de la bande son est d'ailleurs très "film" puisque ce sont pour l'essentiel des morceaux courts et atmosphériques qu'il n'est pas facile d'appréhender hors contexte. Par contre, vers le milieu du disque, nous avons droit à un instrumental jazz superbe intitulé "Monique", où Steven de Bruyn montre que malgré ses origines bluesistiques, il a aussi entendu Toots et a su mélanger ces deux influences. Ce morceau à lui seul suffirait à s'intéresser à "A12", mais il est suivi par plusieurs autres non moins intéressants dont le très intéressant "Intrede" qui marie violon et harmonica sur un fond rock tzigane qui n'est pas sans rappeler le No Smoking Band de Kusturica. Pour une première bande son par El Fish, c'est plutôt une réussite qui les amène loin de leur(s) style(s) traditionnel(s), c'est plutôt sympa ! -BF

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Mike Peloquin.jpg (3606 octets) Michael Peloquin - House of cards

Michael Peloquin appartient à cette race d'harmonicistes dont parfois on se passerait bien :
Non content de maîtriser les aspects les plus techniques du diatonique, il s'avère également parfaitement à l'aise au chromatique et lorsqu'on lui pose la traditionnelle question trop connue des harmonicistes "mais a part ça, de quel instrument jouez vous ?", il peut répondre "du saxophone" sans faire mine de ne pas comprendre ce qui se cache derrière une question si lourde de sous-entendus. Rajoutez à tout cela une dose de chant et vous avez un aperçu de ce qui vous attends sur "House of cards", son premier album. Les amateurs de cuivres seront ravis, "House of cards" n'en manque pas et l'ensemble de l'album en ressort donc très teinté soul avec à l'occasion quelques accents plus funky. 9 des 11 titres de l'album sont des compositions maison dont 3 des instrumentaux et l'harmonica y est présent largement (7 titres au diatonique et 1 au chromatique). Le jeu de Michael est toujours de bon goût et l'utilisation maîtrisée des overblows se traduit par un phrasé fluide et inventif. Le seul léger reproche qu'on pourrait faire à ce disque serait le manque d'espace sur certains morceaux où guitare, cuivres, chant et harmonica ont un peu de mal s'écouter mais franchement, avec autant de cartes dans son jeu ça peut se comprendre. - XLC

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Mike Peloquin.jpg (3606 octets) The Coots -Message from the Seventh Dimension

Jim Fitting est un harmoniciste qui a un son. Malheureusement, il est aussi un harmoniciste qui ne se fait pas beaucoup entendre, et c'est regrettable. Son projet le plus connu a été le groupe de rock ephémère "Treat Her Right" à la fin des années 80, avec lequel il a officié 3 albums durant, jusqu'à ce que le groupe se scinde et que certains de ses membres deviennent célèbres en tant que fondateurs de "Morphine". Jim, lui, a semble-t'il passé la seconde moitié des années 90 à jouer sur les albums des autres jusqu'à la sortie du présent album. "The Coots" est un groupe local à Boston dont on sent qu'il a un public local et une grande expérience des bars. Leur musique ne se prend pas au sérieux, et une qualité un peu onirique accentuée par l'absence de guitare et l'omniprésence d'un piano électrique. Le son général n'est d'ailleurs pas sans rappeler le côté 'trippy" de la grande époque des Doors, comme sur "Evening Prayer" ou "Quiet Days in Cootsville". Fitting a toujours ce son menaçant et puissant au diatonique amplifié, mais montre aussi qu'il n'est pas manchot au chromatique, dans un registre plus acoustique avec beaucoup de réverbe. Si vous aimez les Doors, ou Treat Her Right, ou l'harmo un peu en retrait qui contribue à une ambiance un peu lourde, ça devrait vous plaire ! -BF

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Paul Orta

Paul Orta - Port Arthur Tex/Mex Blues

Paul Orta est une des références de l'harmonica blues au Texas, où il joue depuis des années. Ce disque est une compilation de 19 titres issus de divers de ses albums enregistrés de 86 à 96. Il y joue essentiellement amplifié avec un son assez inspiré de Little Walter. Ce disque est assez en ligne avec ce que l'on peut attendre de blues texan, à l'exception d'un morceau, "Si Me Quieres" qui revisite à l'harmonica les origines mexicaines de Paul Orta. Sans être révolutionnaire, le morceau est très frais et change un peu l'ambiance du disque. Bref, si vous aimez déjà Paul Orta, pas de surprises, si vous ne le connaissez pas et que vous aimez le texas blues et les harmonicistes amplifiés, jetez-y une oreille...- BF

 


Kim Wilson - Smokin' Joint

Aussi vaste que puisse être le monde des harmonicistes traditionnels aujourd'hui, il est un individu qui occupe une place toute particulière. Concentré de technique, bon goût, maîtrise des nuances propres à chaque style et doté d'une voix que plus d'un lui envient, Kim Wilson, c'est ce que la plupart d'entre nous ne seront jamais !
Ses rares albums solo (3 en 8 ans) avaient placé haut la barre dans un genre aussi délicat que rebattu mais un album live manquait au palmarès. "Smokin' joint" reste fidèle à "l'esprit Kim Wilson" : classicisme et bon goût sont au rendez vous tant dans les morceaux choisis (Early in the morning, Oh baby, Good time Charlie...) que dans les musiciens dont Kim s'entoure. Swings, blues lents et shuffle s'alternent avec équilibre pour une durée totale de 73 minutes et 46 secondes. Que reste-t-il en fin d'écoute ? Le sentiment d'être un public ingrat : on attendait un moment de pure magie mais on n'a.... qu'un bon disque de blues ! -XLC

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Papa John Kolstad & Wildman Mike Turk - Beans taste fine

Dans l'histoire de la musique, nombreux sont les précurseurs qui ont pu passer inaperçus des yeux du grand public. "Wildman" Mike Turk est l'un d'entre eux et certainement pas des moindres. S'il s'est taillé depuis un nom dans les cercles de l'harmonica chromatique jazz, c'est au diatonique, sur un album live de blues acoustique de 1975 récemment réédité, que Mike Turk est entré dans l'histoire de l'harmonica. Même si le premier overblow enregistré remonte a 1927, le jeu de Mike Turk sur cet album n'en reste pas moins un tour de force tant il semble avoir parfaitement intégré l'usage de cette technique qui fait encore pâlir nombre d'harmonicistes contemporains. Devrais-je dès lors vous dire qu'à ce titre, chaque harmoniciste se devrait d'acheter cet album ? ce serait ne faire qu'a demi justice a Mike Turk. Overblow ou pas, cet album respire le punch et la fraîcheur. Le jeu de Mike y est omniprésent, toujours créatif et plein de finesse et la valeur artistique de cet album n'est en rien occultée par les prouesses techniques ici réalisées. Allez-y, c'est du tout bon ! -XLC

 

 
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Foscoe Jones - Live

Cet album n'est pas un album d'harmo, et ça n'est pas l'objectif même si l'harmoniciste Michael Rubin est présent sur tous les morceaux, acoustique ou amplifié, diatonique ou chromatique. Foscoe Jones est avant tout un groupe de rock acoustique un peu funky avec des textes très ironiques. Le guitariste et chanteur Foscoe Jones a une voix inhabituelle et une écriture mordante. Son chant n'est pas toujours juste, mais je n'arrive pas à savoir si c'est à cause du live (c'est toujours plus dur de chanter juste quand on s'entend mal) ou si ç'aurait été pareil en studio. En tous cas, il apparaît évident que le public aime ça et participe. La qualité de son et l'exactitude ne sont pas toujours au rendez-vous, mais l'ambiance est sympa. -BF

 


Mo and the Reapers - Hot n' Spicy Blues

Mo and the Reapers est un groupe de blues du Massif central mené par Mo Al Jaz' (chant et harmonica) et Jean-Michel Borello (voix et guitare). Leur approche du blues est assez traditionnelle même si le disque ne comporte aucune reprise. En matière de style, le disque en fréquente de divers, de swamp blues de "Voodoo in my Head" à l'acoustique faussement crachotant de "My computer ain't workin' any more". Mo and the Reapers ne révolutionnent pas le blues, mais pour un disque semi-amateur, c'est plutôt une bonne réussite. D'un point de vue harmonica, par contre, ça n'est quand même pas l'éclate : les interventions de Mo sont exlusivement école Little Walter/Sonny Boy II sans qu'il n'ait trouvé une expression qui lui soit propre. C'est regrettable, car il a sans doute le talent pour trouver une voix plus distinctive... -BF

 


Laurier and the Blues Drivers - Homemade

Laurier and the Blues Drivers est un groupe de blues pêchu du Québec. Leur harmoniciste, Steve Rousseau, joue essentiellement de l'harmo amplifié avec un gros son qui colle bien au répertoire. Malheureusement, sur la plupart des morceaux, il est misé trop bas dans l'ensemble pour trancher de manière nette. J'ai cru comprendre que Laurier and the Blues Driver était une des attractions blues montantes au Québec, et c'est mérité. Leur répertoire n'est pas très original, mais avec un peu de chance, ils trouveront une voix plus particulière avec tous ces concerts qu'ils ont l'air de faire. -BF

 

 

El Fish & Roland - Waterbottle

Au cours de l'année 2000, Filip Casteels, le guitariste et chanteur d'El Fish décide de quitter le groupe, quelques mois seulement après la sortie de leur album "low rock" Wisteria. C'est un coup dur pour El Fish mais ils ne se laissent pas démonter : assez rapidement, ils recrutent un vétéran de la scène folk/blues belge : Roland van Campenhout. Ensemble, ils remontent un répertoire et partent en tournée. Waterbottle est le résultat de cette tournée, enregistré en 4 jours quasi-live en studio. Le résultat est sympathique et constitue une sorte de mi-chemin entre le rock presque expérimental de Wisteria et les débuts blues/swing de Blue Coffee. Steven de Bruyn est toujours aussi étonnant et toujours aussi aventurier à l'harmonica même s'il n'est pas aussi présent qu'il a pu l'être sur les premiers albums. Signalons quand même quelques titres très sympas comme "The Chinaman in the Desert", avec ses multiples pistes d'harmo et un remake Southern Rock très sympa de "Lack of Time", un morceau qui figurait déjà sur Wisteria mais avec une instrumentation et un feeling très différents... -BF

 


Bloosers

Les Bloosers font partie de ces groupes français qui préfèrent aller puiser leurs influences dans l'Amérique des fifties entre Chicago et la côte ouest, plutôt que dans le blues "moderne".
Les Bloosers ont réussi à capturer ce son qui échappe a beaucoup de groupes dès que la porte du studio est passée et si l'on se surprend à souhaiter un harmonica un peu plus tranchant et punchy par moments, le résultat reste toutefois très plaisant.
L'album comporte deux compos et 12 reprises, bien choisies, allant de classiques du genre à des morceaux plus confidentiels. Le chant est convaincant même si les morceaux plus lents laissent entrevoir quelques inflexions bien de chez nous, si l'on tend l'oreille. L'harmonica tient bien son rôle dans le groupe, toujours présent et de bon goût, fidèle au genre que les Bloosers affectionnent sans prétendre le révolutionner.
On n'aurait pas dit non a un morceau à l'harmo acoustique ou au chromatique histoire de voir mais bon, rien de bien grave. -XLC

 

 
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Blues Fools - On the move

Le dernier album des Blues Fools (leur troisième) sorti cette année représente assez bien la palette de styles que j'ai pu entendre lors de leur passage en concert. A peu près tout y est : shuffle, swing, blues lents ou funky et chaque membre du groupe y démontre des qualités d'instrumentiste certaines.
Le passage du live au CD se traduit naturellement par une différence dans le son : la voix de Matyas en bénéficie et peut donner sa pleine mesure, elle sait se faire puissante mais brille particulièrement sur les morceaux plus swing ou son timbre feutré prend parfois quelques accents à la Sting très plaisants.
Le son un peu trop lissé des deux morceaux lents mineurs leur enlève en revanche une partie de leur émotion en particulier sur "Soul Stealin' Mama" où le son de clavier en début de morceaux est un peu trop typé variété. Les autres morceaux sont assez fidèles à l'ambiance live même s'ils ne capturent pas toute l'énergie dont les Blues Fools font preuve sur scène.
Les deux morceaux qui bénéficient le mieux du passage en CD sont "Foolin' around" et "Sharp dressed boogie boy" : deux swing au son assez feutré et équilibré où le jeu de chromatique de Matyas est tout a fait à propos et où les Blues Fools laissent transparaitre le plus de fraîcheur et de potentiel. -XLC

 


Blues Wire - Steady Gig

Sans un bref coup d'œil dans la pochette pour y voir le nom des musiciens, rien sur ce CD ne laisse deviner ses origines grecques.
Elias Zaikos, George Bandoek, Sotiris Zissis et Alex Apostolakis nous rappellent donc que le blues n'a plus vraiment de frontières et que les musiciens en Grèce ne jouent pas tous du bouzoukhi. Tant mieux pour nous.
Première bonne surprise : le chant en anglais est sans reproche majeur (à bien y réfléchir, je ne sais d'ailleurs pas àquoi ressemble l'accent grec en anglais) et la voix de Zaikos se prête fort bien à l'exercice.
Les Blues Wire nous proposent un blues fait de reprises et compostions maison (4/12) dont l'efficacité en concert ne fait pas de doute et ressort bien sur ce disque.
L'ensemble est principalement électrique (à l'exception du dernier morceau "Buy a dog") avec quelques interventions acoustiques de George Bandoek à l'harmonica. Son jeu se prête très bien au style du groupe : efficace, ponctuant bien les morceaux d'interventions appropriées et de bon goût. Le son amplifié semble cependant un peu trop saturé et distant dans le mix général ce qui semble d'autant plus regrettable à l'écoute des passages acoustiques sur lesquels son timbre ressort si bien.
En conclusion, un bon CD à mettre au rayon Grèce dans votre discothèque " World blues ". -XLC

 

 

Jean Sabot -

Le monde des harmonicistes de musique celtique est un petit monde et hormis Phil, John et Pip Murphy, Brendan Power et Mick Kinsella, peu se sont intéressés à ce genre musique au point d'en faire leur spécialité ; c'est donc avec une certaine curiosité et un certain plaisir que j'ai reçu cet album de Jean Sabot, Français de surcroît.
J'avais il y a quatre ou cinq ans eu l'opportunité d'entendre un extrait d'un de ses disques précédents et bien que cette première impression m'ait marqué a l'époque j'avais perdu assez vite toute mémoire du nom de cet individu qui jouait avec autant de précision et d'entrain.
La vie faisant bien les choses, voilà ma mémoire rafraîchie !
La musique celtique étant par définition assez traditionnelle, il ne faut pas s'attendre à une révolution du genre, il s'agit plutôt ici d'un album harmonica / violon regroupant compositions et reprises.
Jean a choisi d'utiliser des harmonicas réaccordés mais en restant fidèle au petit diatonique 10 trous, laissant ainsi de coté le chromatique ou autres techniques comme les overblows. Jean démontre sur ce disque une maîtrise évidente de l'instrument comme du style et son jeu est rapide, précis, riche en ornementations et n'a pas grand chose à envier aux références du genre. Ce disque mérite donc amplement sa place dans la discographie de tout amateur du genre. -XLC