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Critiques

Charlie Musselwhite - Continental Drifter

Charlie Musselwhite - Continental Drifter

Parmi les références de l'harmonica blues, il y a les deux Sonny Boy Williamson, Little Walter, Sonny Terry et Big Walter Horton. Juste le cran en dessous, il y a, entre autres, Charlie Musselwhite.

Charlie Musselwhite est un remarquable harmoniciste qui à commencé sa carrière dans les années 60, il était à l’époque le concurrent direct de Paul Butterfield. Le point commun de ces deux artistes : ils étaient les premiers blancs à traîner dans le ghetto noir de Chicago, excellents harmonicistes et les premiers à se démarquer du blues noir et y apporter leur touche personnelle. Paul Butterfield est décédé il y a quelques années de cela. Musselwhite est toujours là. Son goût d'aller toujours plus loin, de se remettre en question et d’éviter les clichés du blues ont fait qu’après une carrière chez Vanguard, Rhino puis Alligator ( labels blues de référence ) il est passé chez Point Blank.

Son dernier album “ Continental Drifter “ est un mélange de blues et de musique cubaine. Le genre de trucs qu’on écoute par forte chaleur, un Ti Punch à la main, soit dans un hamac ou en dansant avec une jolie fille. Certains pourraient dire que le latino, c'est à la mode, mais chez Charlie, c'est ancré depuis un bon moment; jetez une oreille sur son premier album, " Stand Back ", il y a déjà des signes avant coureurs.

Musselwhite maîtrise l'harmo, diatonique ou chromatique, il a un son, des phrasés et des attaques de notes bien à lui qui en font un style tout de suite reconnaissable. A l'aise autant sur un blues bien roots du Delta ( où il joue également de la guitare...), sur du Chicago blues ou du swing, avec toujours au fond de la poche une petite balade nostalgique, vous serez conquis comme moi par cet album. D'autant qu'avec le soutien d'Eliades Ochoa et de son Carteto Patria, il y a une osmose qui se crée, et on se rend compte que le blues peut avoir de multiples facettes et dépasser les frontières, ce qui est bien le propos de Memphis Charlie. Cette collaboration permet aussi de gommer un peu l'une des faiblesses de Musselwhite, sa voix. Si il est en effet bon guitariste et super harmoniciste, sa façon de chanter est tout juste passable, et encore parce qu'il croit en ce qu'il raconte.

Toujours et il que dans sa longue discographie ( 16 albums perso si ma mémoire est bonne ) " Continental Drifter " fait partie de ma sélection, avec " Ace of Harps ", et se doit de figurer dans toute discothèque d'harmonica, de blues et de bonne musique en général.

Laurent Cagnon


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