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FAQ

 

Cette FAQ est en contruction.

Veuillez être patient, l'ensemble des questions sera bientôt mis à jour !

 

Quels sont les différents types d’harmonica et comment les distinguer ?

Il existe plusieurs 'familles' d'harmonicas, essentiellement trois si l’on exclut les harmonicas basse et tremolo d’usage plus rare : les harmonicas diatoniques (aussi appelés en Anglais 'Short Harp' ou 'Blues Harp'), les harmonicas chromatiques et les harmonicas tremolos. Le principe de tous ces harmonicas est le suivant : dans chacune des cases il y a deux lamelles, l'une orientée pour vibrer lorsque l'on souffle dans la case et une orientée pour vibrer lorsque l'on aspire. En fonction du poids et de l'épaisseur des lamelles, elles vibrent à des fréquences différentes, produisant des notes différentes. Pour information les accordéons fonctionnent essentiellement de la même manière sauf que le mouvement de l'air est produit par un soufflet.

diatonic_exemple.gif (10119 octets)Le diatonique

Les harmonicas diatoniques sont historiquement les plus anciens. Ils furent mis au point vers les années 1850 par un artisan horloger du nom de Mathias Hohner, à Trossingen en Allemagne. Son idée était de faire un petit instrument qui puisse se transporter et qui permette d'accompagner facilement des musiciens dans les registres de musique folklorique allemande. L'accordage 'inhabituel' de l'harmonica diatonique est du spécifiquement au fait qu'il était adapté à la musique bavaroise. L'harmonica diatonique est constitué de 10 trous. Chacun de ces trous permet de produire en soufflant et en aspirant deux notes différentes. Pour info l'accordage d'un harmonica diatonique en Do (C) est le suivant :

  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
S C E G C E G C E G C
A D G B D F A B D F A

Le diatonique est maintenant utilisé dans toutes sortes de musiques populaires (jazz, blues, rock, variété, etc.) et folkloriques de tous les pays. En utilisant une technique appelée l'altération (bend en anglais) on peut obtenir les notes qui se situent entre la note soufflée et la note aspirée. Les quelques notes qui manquent encore peuvent être obtenues par une autre technique appelée overblow. Donc aujourd'hui on peut considérer que pour le musicien accompli, l'harmonica est un instrument chromatique (c'est à dire ou toutes les notes sont disponibles). Avant que ces techniques ne soient développées toutefois le diatonique ne permettait de joueur qu'un nombre limité de choses d'où l'invention du chromatique.

 

chromatic_exemple.gif (9356 octets)Le chromatique

Pour pallier au manque de notes du diatonique Hohner eut l'idée vers la fin du XIXè d'inventer un modèle d'harmonica à tirette fonctionnant sur le même principe mais un petit peu plus complexe : le chromatique est axé autour d'un accordage semblable à celui de l'octave intermédiaire du diatonique c'est à dire

1 2 3 4
S C E G C
A D F A B

qui se répète deux, trois ou quatre fois (chromatique à 8, 12 ou 16 trous)

Cela dit, le chromatique est aussi un 'double harmonica' puisque lorsqu'on appuie sur la tirette on accède au même accordage mais un demi-ton au dessus soit

1 < 2 < 3 < 4 <
S C# F Ab C#
A Eb F# Bb C

Ce faisant l'instrument est parfaitement chromatique et dispose même de notes qui se dédoublent (dites 'enharmoniques'). L'inventeur se rendit toutefois compte qu'en raison du mécanisme plus complexe l'air soufflé et aspiré se perdait beaucoup rendant l'instrument peu étanche. Du coup quelqu'un eut l'idée de rajouter au dessus de la lamelle opposée à celle qui vibre une valve en cuir fin qui empêche l'air de s'enfuir et le canalise vers la lamelle qui vibre. Aujourd'hui les valves sont en plastique. Elles rendent l'altération impossible sur les chromatiques.

Le chromatique est lui aussi utilisé dans tous les styles musicaux mais aussi dans la musique classique.

 

tremolo_exemple.gif (9986 octets)Le Tremolo

Le tremolo est essentiellement un diatonique dont les trous sont dédoublés verticalement.et horizontalement (il y a donc théoriquement 40 trous sur un tremolo normal). Le dédoublement vertical permet l'effet tremolo : les deux cases de la même 'colonne' sont accordées sur la même note mais à quelques centièmes de ton d'écart. Du coup lorsque l'on joue des deux en même temps cela crée un 'cycle' (c'est l'effet tremolo, ça sonne un peu comme un accordéon). Le dédoublement horizontal est dû au fait qu'il y a déjà deux lamelles dans chaque 'trou' vertical, donc les lamelles soufflées et aspirées sont dans deux 'colonnes' séparées. Le tremolo peut théoriquement s'altérer mais c'est très difficile puisqu'il faut souffler dans une seule case sur les quatre.

Le tremolo est essentiellement utilisé dans les musiques folkloriques (cajun, musette, musique africaine) même si quelques joueurs très impressionnants poussent loin les limites perçues de l’instrument, en particulier en Asie.

 

 

Quel type d'harmonica choisir ?

Difficile question à laquelle la seule bonne réponse est ‘tout dépend ce que vous voulez faire’… Essentiellement, cela dépend du son que vous recherchez et par là-même du ou des styles musicaux auxquels vous aspirez…

En généralisant un peu, on pourrait dire que si vous voulez jouer du blues, de la country ou du rock, le diatonique est le plus approprié. Si vous voulez jouer des musiques folkloriques, le diatonique ou le tremolo sont sans doute les plus appropriés. Si vous voulez jouer du classique, le chromatique est sans doute le plus approprié. Enfin, si vous voulez jouer du jazz, le diatonique ou le chromatique sont à recommander.

Evidemment, il y a des différences de sonorités et de techniques entre diatonique, chromatique et tremolos. Apprendre à reconnaître ces différences vous permettra plus aisément de choisir la sonorité qui vous plaît.

Encore une fois, cette réponse est très générale. Il y a des gens qui jouent du blues du rock ou de la country au chromatique, d’autres qui font du classique au diatonique. N’hésitez pas à briser les carcans des règles perçues si vous vous sentez de le faire !

 

 

Quel marque et quel modèle choisir ?

Là encore, à question difficile, réponse difficile… Tout est question de goût et d’objectifs.

Entre les principales marques d'harmonicas et les nombreux modèles que celles-ci proposent, il est parfois difficile pour un débutant de savoir qu'acheter. Au bout du compte, seul le fait d’essayer des modèles divers vous permettra de vous faire une idée. On peut néanmoins distinguer quelques critères de choix et détailler l’existant.

Le corps

Trois matières sont utilisées principalement pour les harmonicas diatoniques : le bois, le plastique et le métal. Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients.

  • Le Bois : C'est la matière 'traditionnelle' et, pour autant que je sache, seul Hohner et Hering fabriquent actuellement des harmonicas avec corps en bois. Bien que ce fait soit disputé par certains professionnels de l'harmonica, le bois est souvent considéré comme offrant un son plus chaud que les autres matières utilisées pour le corps. Le désavantage majeur du bois est le manque d'étanchéité des harmonicas dont le corps est en bois. les prix sont généralement moyens.
  • Le Plastique : C'est actuellement la matière la plus utilisée pour fabriquer des harmonicas et toutes les marques proposent des harmonicas en plastique. Leur avantage majeur est l'étanchéité, doublé du faible coût potentiel. Certains leur reprochent un son trop froid, mais ce point est une fois encore discutable.
  • Le Métal : Les harmonicas avec corps métal sont généralement les hauts de gammes des fabricants, principalement Hohner et Suzuki. Ils coûtent cher (pour Suzuki) voire très cher (pour Hohner) mais leurs qualités sont multiples : puissance du son, clarté, bonne prise en main. D’une manière globale se sont ceux sur lesquels les overblows sont les plus aisés. Seul désavantage : le coût prohibitif !

 

La marque

Il y a six marques principales à ma connaissance dont deux seulement sont largement distribuées en Europe : Hohner et Lee Oskar. Les quatre autres marques sont moins répandues : ce sont Suzuki, Huang, Tombo et Hering.

Hohner : C'est le vieux routard. Leur gamme est la plus large en matière de modèles, mais les pros constatent qu'Hohner n'est plus à l'écoute de son marché. C'est rarement d'eux que viennent les innovations. Aux US la marque semble avoir beaucoup d'indépendance et être beaucoup plus dynamique qu'en Europe. Le nouveau Système Modulaire (MS) de Hohner permet à tous les éléments de tous les modèles MS d'être interchangeables et remplaçables. Les Marine Band (MS) et les Blues Harp (MS) sont des modèles bois, les Meisterklasse sont des modèles métal et tous les autres sont plastiques (principalement Special 20 (MS), Big River (MS), Cross-Harp (MS), Pro-Harp (MS) et Golden Melody). Hohner propose aussi des Marine Band 1896 faits main et des Special 20 faits main.
Hohner propose aussi un grand nombre de modèles chormatiques et tremolo, ainsi que des harmonicas basse et accords. Pour plus de renseignements : http://www.hohnerusa.com ou http://www.hohner.de

Hohnerlogo.gif (2815 octets)

Lee Oskar : C'est le grand concurrent de Hohner. Lee Oskar est un harmoniciste de grand talent qui s'est associé avec le fabricant Tombo pour produire des harmonicas dédiés aux harmonicistes. Il est plus proche des besoins du marché et propose des harmonicas en divers accordages (Melody Maker, Natural Minor et Harmonic Minor) et des accessoires (plaques de lamelles de rechange, outils, etc.) Lee Oskar ne propose que des diatoniques. Pour plus de renseignements : http://www.leeoskar.com LeeOskarLogo.gif (5400 octets)
Huang : Huang sont les discount hard-sellers de l'harmonica. Leurs modèles ressemblent beaucoup à des Hohner mais pour un prix en moyenne divisé par deux. Il ne sont pas distribués en Europe et on ne peut se les procurer que par correspondance. Ses deux principaux modèles sont le Silvertone, qui ressemble à un Lee Oskar en plus carré, et le Star Performer qui est un clone presque identique du Golden Melody. hlogo.gif (3692 octets)
Suzuki : Suzuki propose plusieurs modèles,en particulier un plastique pas cher, le Folk Singer et le ProMaster, un métal de qualité comparable à celle du Meisterklasse mais moitié moins cher ! Ils proposent aussi quelques modèles de chromatiques dont le principal est le Leghorn. Suzukilogo.gif (711 octets)
Tombo : Depuis quelques années, les harmonicas Tombo sont distribués en France. Leurs principaux modèles de diatoniques sont le Tombo Ultimo et le Tombo Folk Blues (très similaire au Lee Oskar). Il sont aussi toute une gamme de chromatiques, tremolos, basses, etc. LogoTombo.gif (4683 octets)
Hering : Le dernier né de la bande des fabricants, cette société brésilienne a frappé un grand coup sur le marché américain en proposant une gamme complète de diatoniques et de chromatique de bonne facture a des prix très intéressants. Ils ne sont pas à ma connaissance distribués en France mais on peut se les procurer en Angleterre ou aux Etats-Unis. Pour plus de renseignements : http://www.heringharp.com/ HeringLogo.gif (5789 octets)

Critères de choix

Alors quels sont les critères qui peuvent vous permettre de choisir l'un plutôt que l'autre, au-delà des goûts de chacun ? A quoi faire attention ? Principalement à l'étanchéité, à la façade, et au son.

  • L'étanchéité est un critère absolu. C'est une mesure de la quantité d'air qui s'échappe par ailleurs que le trou de l'harmonica dans lequel vous soufflez ou aspirez. D'une manière générale les harmonicas en plastique sont plus étanches que ceux en bois, et ceux en métal plus que ceux en plastique. D'autre part, la qualité de la finition, l'espacement des lammelles par rapport aux plaques, etc. influent aussi sur l'étanchéité. Ce critère est très important pour faire des altérations à faible volume ou pour obtenir facilement les doubles et triples altérations de l'harmonica. Evidemment il est encore plus crucial pour l'obtention des overblows.
  • La qualité de la façade est aussi un critère absolu, bien que les goûts soient plus partagés. Pour moi il est important que la façade de l'harmonica me permette de faire glisser confortablement l'instrument le long de la bouche et que rien ne vienne écorcher mes lèvres. Le fait que les capots tombent directement sur la façade ou un peu en retrait peut aussi se faire sentir, ainsi que le fait que les plaques des lamelles ressortent à l'avant au-delà du capot (comme sur un Marine Band) ou non (comme sur un Lee Oskar)
  • Le son, par contre est un critère complètement relatif. Certaines personnes ont des préférences que d'autres ne perçoivent pas à l'oreille ; c'est une affaire de goût. D'autre part, la qualité de l'harmonica et sa conception peuvent avoir un effet sur la projection qu'il a, la puissance du son.

 

Alors, Que Choisir ?

Il n'y a pas de réponse miracle à cette question. Une bonne manière d'appréhender le problème est la suivante : si vous êtes débutant et que vous ne savez pas trop si vous avez envie de vous mettre sérieusement à l'harmonica ou non, achetez ce qu'il y a de moins cher. Je conseillerais le Hohner Big River. Par contre si vous êtes déjà décidé à vous y mettre, je recommanderais sans hésiter un Lee Oskar. Ils sont agréables à jouer, ont des trous un peu plus grands que la plupart des Hohner, et surtout leurs lamelles sont fines ce qui rend les altérations plus faciles. Pour apprendre, ils sont parmi les meilleurs. Ensuite, au fur et à mesure que vous achèterez d'autres clefs d'harmonica, vous pourrez essayer des modèles différents.

 

 

Pourquoi les harmonicas diatoniques existent-ils en plusieurs clés/tonalités ?

L’accordage de l’harmonica diatonique a été conçu pour pouvoir aisément accompagner les musiques folkloriques bavaroises, sa région d’origine. Son concept reposait essentiellement sur un principe d’accords dans l’octave du bas (trous 1-3) et de mélodies dans l’octave du milieu (trous 4-7). Il manque donc un certain nombre de notes à l’harmonica diatonique (d’où son nom) Il était pensé pour être joué dans une seule clé, celle marquée sur le capot. Par conséquent, si l’orchestre jouait en Do et que l’harmoniciste disposait d’un harmonica en Do, pas de problème. Seulement si l’orchestre jouait en Ré ou en Mi, l’harmoniciste se retrouvait bien embêté ! Du coup les harmonicas étaient fabriqués en un certain nombre de clés pour que les harmonicistes puissent être quelques peu versatiles.

Puis, au début du XXème siècle, l’harmonica se répand au sein de la communauté noire américaine, entre autres parce qu’il est l’instrument le moins cher. Les noirs ne savent pas comment on est ‘sensé’ jouer de l’harmonica. Ils apprennent donc à jouer dans d’autres clés que celle de l’harmonica. Il se rendent compte en particulier qu’en jouant une quinte en dessous de la tonalité de l’harmonica ils peuvent assez facilement jouer des phrases de blues avec les notes disponibles. C’est ce qu’ils appelleront le jeu ‘crossharp’

On peut donc jouer d’un harmonica d’une tonalité donnée en plusieurs clés. En théorie, en utilisant les bonnes techniques de jeu (altérations et overblows) on peut obtenir toutes les notes qui manquent sur l’harmonica et donc en faire un instrument parfaitement chromatique. A ce niveau de maîtrise, un harmonica en Do suffirait pour tout jouer. Cette maîtrise parfaite est rare, toutefois. Du coup, beaucoup d’harmonicistes préfèrent avoir des harmonicas dans plusieurs tonalités.

 

 

Faut-il avoir un diatonique dans chacune des douze clés ?

Pas nécessairement.

Un certain nombre de clés sont faciles à jouer sur un harmonica en Do. Le Do, bien sûr, mais aussi le Sol (une quinte en dessous de Do), le Ré (deux quintes en dessous de Do soit deux demi-tons au-dessus), le La (trois quintes en dessous de Do soit 3 demi-tons en dessous), le Mi (quatre quintes en dessous de Do soit 4 demi-tons au dessus) et le Si (cinq quintes en dessous de Do soit 1 demi-ton en dessous). Cela dit, en raison de l’agencement différent des notes pour chacune de ces clés, certaines gammes seront plus accessibles que d’autres, si bien que jouer en La sur un Do aura tendance à encourager une sonorité très mineure, par exemple. L’usage judicieux d’altérations et d’overblows ainsi qu’une bonne maîtrise des gammes permet de compenser cet effet si on le désire. Cela demande beaucoup de travail. D’autre part, ce même travail permet de jouer aussi les six clés restantes sur un même harmonica (à savoir Fa#, Ré bémol, La bémol, Mi bémol, Si bémol et Fa)

D’autre part, supposons que je joue un riff en Sol sur un harmonica en Do. L’accompagnement change de tonalité et passe en La. Je peux toujours jouer ce riff en La sur mon harmonica en Do, mais il ne sonnera pas pareil : en effet, en raison de l’agencement des notes, les soufflés et aspirés ne seront pas dans la même séquence, sans parler des notes que l’on ne peut plus altérer, etc.

Donc en bref, les harmonicistes préfèrent souvent utiliser plusieurs harmonicas. La référence est généralement la quinte en dessous de la tonalité de l’harmonica, et on peut supposer que dans 90% des cas un harmoniciste qui joue en Sol joue sur un harmonica en Do. Par conséquent si je désire jouer en Sol,  La et Ré, je devrais posséder des harmonicas en Do, Ré et Sol.

Cela dit, les harmonicistes sont souvent victimes d’une maladie de la flemme qui fait qu’ils ne cherchent pas à aller plus loin que de jouer la quinte en dessous de la tonalité de l’instrument. C’est ce que beaucoup appellent la ‘seconde position’ ou ‘crossharp’. C’est regrettable car d’une part ils perdent l’opportunité d’utiliser les différentes sonorités que l’on obtient en jouant d’autres clés, et d’autre part ils ont plus de mal à improviser sur des structures complexes comme celles qu’on peut trouver en jazz et qui modulent souvent, c’est à dire dont la tonalité change de manière radicale en cours de morceau.

Bref, il n’est pas nécessaire d’acheter les douze clés, sauf si vous pensez avoir l’occasion de faire le bœuf avec des musiciens qui pratiquent un peu tous les styles. Toutefois, il est toujours recommandé de se promener avec un certain nombre de clés adaptées au style de musique que l’on pratique.

 

 

Quelles clés acheter en priorité ?

Selon les styles de musique que l’on désire aborder, on sera confronté à des clés différentes. Si l’on suit la logique des la plupart des harmonicistes, il faut disposer des harmonicas dont la clé se situe une quinte en dessous des clés fréquemment rencontrées dans le style en question. En schématisant un peu à l’excès on pourrait dire que par ordre de priorité :

Pour le Blues, le Rock, la Country les clés les plus fréquentes sont : Do (C), La (A), Mi (E), Sol (G), Ré (D), Si (B) et Fa (F). Pour aborder ces clés en jouant une quinte sous la clé de l’harmo il faut donc des harmonicas en Fa (F), Ré (D), La (A), Do (C), Sol (G), Mi (E) et Si bémol (Bb)

Pour le Jazz, les clés les plus populaires sont des clés de cuivres soit : Fa (F), Mi bémol (Eb), Si bémol (Bb), La bémol (Ab) et Ré bémol (Db). Pour aborder ces clés en jouant une quinte sous la clé de l’harmo il faut donc des harmonicas en Si bémol (Bb), La bémol (Ab), Mi bémol (Eb), Ré bémol (Db) et Fa dièse (F#).

On constatera que l’harmonica en Si (B), n’apparaît pas dans cette liste, ce qui ne veut pas dire qu’il soit inutile, mais simplement que les clés qu’il permet de jouer facilement ne sont pas courantes en musique moderne.

 

 

Comment bien tenir son harmonica ?

Tous les types d'harmonica se tiennent grosso modo de la même manière :

On saisit l'instrument de la main gauche, entre le pouce (en dessous) et l'index (au dessus). Les chiffres apparaissant sur le capot doivent être sur le dessus, c'est à dire les notes les plus graves à gauche. Les doigts doivent être le plus possible à l'arrière de l'instrument pour permettre à celui-ci de rentrer le plus possible à l'intérieur de la bouche.

Certains joueurs tiennent l'harmonica de la main droite, ce qui est compréhensible pour les gauchers. Cela dit, la règle des notes graves à gauche reste appliquée, sauf pour quelques exceptions notables, souvent dues à des joueurs ayant commencé sur un premier harmonica dont les capots avaient été montés à l'envers (on peut citer Sonny Terry ou Johnny Mars, entre autres.)

 

 

Comment jouer une seule note à la fois ?

Votre première tâche pour apprendre à jouer correctement de l'harmonica, c'est de savoir isoler une note, c'est à dire aspirer ou souffler dans une seule case en même temps, sans sortir de son des cases adjacentes. Ca n'est pas si facile qu'il y paraît, et au début vous aurez tendance à jouer deux ou trois notes à la fois, que vous le vouliez ou non. Certains musiciens célèbres se sont arrêtés avant même cette étape dans l'apprentissage de l'instrument, et c'est sans doute suffisant pour épater dans les camps scouts, mais largement en dessous de ce que vous devez apprendre pour vous considérer harmoniciste. Cela dit, cela ne vous empêchera pas plus tard de jouer délibérément plusieurs notes en même temps, bien au contraire. Insistons sur l'adverbe 'délibérément' !

Bref, comment apprendre à souffler dans un seul trou à la fois ? Pour répondre à cette question, il faut brièvement s'attarder sur les embouchures. Pour tous les instruments à vent, cette notion décrit la manière dont la bouche entre en contact avec l'instrument pour générer le son. Le terme a été repris pour l'harmonica même s'il n'est pas exactement approprié. On distingue dont en théorie trois embouchures à l'harmonica, dont deux seulement sont fréquemment utilisées :

  • le cul de poule, ou "pucker" en anglais : cette embouchure consiste à rapprocher les lèvres, comme pour faire un bisou, ce qui permet de concentrer le flot d'air sur une seule case de l'harmonica.
  • Le "tongue-blocking" (parfois abbrévié en TB) : ce terme n'a pas réellement d'équivalent en français, on utilise donc le terme en Français aussi. Cette technique consiste, comme le dit son nom, à embrasser l'harmonica, la bouche couvrant ainsi trois ou quatre cases, et à bloquer toutes les cases apparentes (en général celles de gauche) sauf une avec la langue.
  • le u-block : ce terme n'a pas non plus d'équivalent en Français, et la technique est utilisée par peu de joueurs (l'un d'entre eux, notoires, est encore Johnny Mars. Décidément il ne fait rien comme les autres celui-là...) Elle consiste à enrouler la langue autour du trou (comme pour sucer une tétine).

Il n'y a pas de meilleure embouchure. Cul-de-poule et tongue-bloking se valent, et les bons joueurs pratiquent les deux. Elles permettent différentes choses :

Le cul-de-poule à l'avantage de faciliter l'apprentissage des altérations. C'est donc la technique souvent recommendée aux débutants. Il a le désavantage d'encourager les joueurs à maintenir l'harmonica loin de la gorge, ce qui amoindrit le son. Cela n'est pas irrémédiable (voir plus bas). C'est aussi pour cette raison que vous entendrez parfois des adeptes du tongue-blocking uniquement affirmer que ce dernier permet un son plus profond. Cela n'a rien à voir avec l'embouchure et tout à voir avec une bonne technique de jeu. Dernier point, le cul-de-poule est aussi la technique qui permet le plus facilement d'obtenir des overblows.

Le tongue-blocking a l'avantage de permettre deux techniques de jeu très utilisées dans le blues : les intervalles en TB, et les rythmiques en TB. Les intervalles sont des ensembles de notes (généralement deux) distantes jouées en même temps. En cul-de-poule, on ne peut évidemment jouer que deux notes adjacentes, alors qu'en TB on peut jouer deux notes très écartées. Par exemple, en placant la bouche sur les trous 1 à 4 et la langue bouchant les tous 2 et 3, j'obtiens deux Do, un grave et un aigu, c'est donc une octave. Les rythmiques en TB poussent ce principe un peu plus loin puisque en enlevant la langue et en la remettant sur les trous qu'elle occupe, le tout en continuant de souffler je vais pouvoir générer un rythme. Un des désavantages du TB est qu'il rend les altérations plus difficiles au départ, même si elles ne sont en aucun cas impossibles. Les overblows, par contre, sont très difficiles en TB, même si certains prodiges y parviennent.

 

 

Comment obtenir un gros son avec une embouchure cul-de-poule ?

Comme on l'a mentionné plus haut, cette embouchure à le désavantage d'ecourager le débutant à placer l'harmonica loin de la gorge, ce qui amoindrit la puissance du son. Pour obtenir un gros son, il faut que l'harmonica soit le plus profond possible dans la bouche, et que la machoire inférieure soit maintenue basse. Mais alors, comment maintenir une embouchure cul-de-poule et souffler dans un seul trou ?

Le secret c'est d'utiliser aussi la langue et le palais. En incurvant légèrement les extrémités gauche et droite de votre langue, vous allez créer une sorte de tunnel qui va canaliser l'air vers le trou que vous visez. Ca n'est pas évident au début, mais ça vient très vite une fois que vous vous appliquerez à maintenir l'harmonica à l'intérieur de la bouche.

 

 

Qu'est-ce qu'une altération ?

L’altération est une technique de jeu à l’harmonica diatonique. Elle a été découverte par les bluesmen américains au début du XXè siècle et consiste à ‘tirer’ la note la plus aiguë d’une case vers la note la plus grave. Cela veut dire que dans les trous 1 à 6 d’un harmonica diatonique on peut tirer la note aspirée vers la note soufflée, et que l’altération se fait donc en aspirant. Dans les trous 7 à 10, la note la plus aiguë de chaque case étant la note soufflée, l’altération se fait en soufflant. L’intérêt de la technique est double. Tout d’abord elle permet de modifier l’attaque d’une note en lui donnant un son plus ‘blues’ d’une manière comparable à l’altération en guitare. De plus, et principalement, l’altération permet d’obtenir une partie des notes manquantes sur un harmonica diatonique, en jouant les altérations de manière stable, comme une note normale.

Du fait que les bluesmen noirs étaient en général très protecteurs de leurs styles de jeu et de leurs techniques, il a longtemps été difficile de trouver une méthode ou une explication claire sur la manière d’altérer. C’est un point d’apprentissage d’autant plus délicat que tout se passe à l’intérieur de la bouche et de la gorge, une partie de l’anatomie qu’on ne peut pas montrer et qu’il est difficile de décrire. Le meilleur conseil qu’on puisse donner est le suivant : trouvez un prof, même si ce n’est que pour prendre un cours, et demandez lui de vous apprendre l’altération. Si le prof est bon, en une heure vous devriez pouvoir altérer le 4 aspiré et travailler ensuite par vous-même. Néanmoins nous allons essayer de vous donner quelques indications de base.

En reprenant le principe énoncé ci-dessus, on comprendra que sur les cases 1 à 6 d’un harmonica en Do les altérations suivantes sont possibles :

Trou 1 2 3 4 5 6 7
Note Aspirée Sol Si Fa La Si
Altération d'1/2 ton Do # Fa # Si b Do # - Sol # -
Altération d'1 ton - Fa La - - - -
Altération d'1 1/2 ton - - Sol # - - - -
Note Soufflée Do Mi Sol Do Mi Sol Do
Note : La case 7 n'est indiquée que pour montrer la fin de l'octave du milieu, mais on constatera que l'inversion entre notes graves soufflées et notes aiguës aspirées s'est produite. De toute manière, il n'y a pas d'altération possible sur la case 7.

Quelques commentaires sur ce tableau :

  • Notons tout d'abord que l'on ne peut pas altérer tous les trous de la même manière, ce qui est logique puisque l'altération est fonction de l'écart entre la note aspirée et la note soufflée, qui varie. En particulier, le trou 3 permet une triple altération (3 demi-tons) alors que le trou 5 ne permet pas d'altération.

  • Notons ensuite que dans l'octave grave, il ne manque finalement qu'une note pour obtenir une gamme chromatique complète (c'est à dire toutes les notes possibles de l'octave) : le Mi b. C'est une bonne nouvelle qui devrait vous encourager à maîtriser les altérations graves, souvent peu utilisées de manière inventive.

  • Par contre, l'octave du milieu elle, est dépourvue de Mib, de Fa # et de Si b. Ces notes pourront être obtenues par les overblows, mais pas en altérant.

 

 

Comment fait-on une altération ?

Un bon moyen de commencer à travailler les altérations est de se concentrer sur le trou 4 d'un harmonica en Do et de s'efforcer de tirer ce Ré vers un Do#. De prime abord, cela vous paraîtra impossible, mais surtout ne vous découragez pas ! Rome ne s'est pas faite en un jour ! Voici quelques conseils pour vous atteler à cette tâche :

Tout d'abord, le minimum syndical pour parvenir à altérer, c'est de savoir aspirer ou souffler dans un seul trou à la fois. Tant que vous n'y parvenez pas, ne vous fatiguez pas à essayer d'altérer, ça ne marchera pas. Une fois que vous parvenez à aspirer dans le trou 4 (et uniquement dans celui-là) une longue note continue, vous êtes prêt à commencer.

Commencer par aspirer longuement, puis faites reculer votre langue dans votre bouche de manière à ce que l'arrière de la langue touche pratiquement le haut du palais. Vous devriez entendre un léger infléchissement vers le bas de la note. Une manière de comprendre la position de la langue qu'il faut chercher est d'alterner la pronociation des lettres "I" et "O". Lorsque vous prononcez un "I" votre langue est vers l'avant, presque entre les dents. Lorsque vous prononcez un "O", elle est reculée et l'arrière de la langue touche presque le haut du palais. Il peut-être utile "d'entendre" un Do" juste avant l'altération pour avoir une bonne idée de l'objectif à atteindre. Pour cela aidez vous d'un piano ou d'un logiciel pour vous faire écouter un Do #.

Une fois que vous sentez la note s'infléchir, travaillez sur cette position et assez rapidement vous parviendrez à tirer vers le bas la note. A ce moment là, vous pouvez faire plusieurs exercices :

  • Premièrement, assurez vous que la note que vous obtenez est juste, c'est à dire que c'est bien un Do#. Pour cela, comparez-là au même Do# sur un piano ou aidez vous d'un accordeur chromatique.

  • Deuxièmement, entraînez-vous à enchaîner la note altérée et la note non altérée, c'est à dire Ré-Do #-Ré-Do#, etc. Cela devrait sonner à peu près comme une sirène de pompier, et passablement énerver votre entourage... Enfermez-vous dans la salle de bains !

  • Ensuite, vous devez travailler à maintenir la note altérée, juste le plus longtemps possible, sans l'infléchir et sans retourner sur la note non altérée.

  • Enfin, vous devez apprendre à jouer la note altérée sans passer par la note non altérée. C'est le plus difficile et ça peut prendre du temps. Soyez patient.

Au passage, commencez à essayer les altérations sur d'autres trous. Le 6 ne devrait pas vous poser de problèmes, mais le 3 et le 2 peut-être...

Le problème du 3 aspiré, c'est qu'il est difficile de générer une pression suffisante pour obtenir la triple altération. C'est aussi qu'il est difficile de maintenir les notes altérées très longtemps et justes. Enfin, c'est qu'il est difficile de passer d'une des notes altérées du 3 à une autre. Travaillez tout cela et progressivement, vous sentirez que c'est plus facile.

Le problème du 2 aspiré est un peu différent : en fait, cette lamelle est très sensible à l'altération, et lorsque l'on est un joueur débutant qui vient de découvrir l'altération, on a tendance inconsicemment à altérer un peu toutes les notes aspirées. Or comme le trou 2 est sensible, lorsque vous le jouez 'au naturel', vous l'altérez en fait un peu et du coup il sonne faux ou il ne sonne pas du tout. Souvent les débutants pensent que leur harmonica a un problème, mais en fait c'est le joueur qui a un problème. Celui-ci est très facile à résoudre : il suffit de réapprendre à aspirer normalement, sans pression, comme si vous respiriez. Détendez-vous, et la note sonnera de nouveau claire et juste.

 

 

Comment fait-on une altération aigüe ?

Tout d'abord,

 

 

Peut-on altérer sur un chromatique ? Sur un tremolo ?
 

 

Pouvez-vous m'expliquer le principe des positions ?
 

 

A quoi servent les positions ?
 

 

Qu'est-ce qu'un overblow ?
 

 

Comment faire un overblow ?
 

 

Comment faire un overdraw ?
 

 

Comment travailler lorsque l'on débute ?
 

 

Quelles méthodes recommendez-vous ?
 

 

Quels sont les styles largement représentés à l'harmonica ?
 

 

Quels sont les musiciens qui ont marqué l'instrument ?